L’or et l’orage, 2022

Cette série s’intéresse au changement identitaire profond engendré par la maternité, une vaste confrontation aux cycles de la vie faite d’abysses et de sommets.
Par un assemblage d’images hétéroclites à l’équilibre précaire, elle raconte toute l’ambivalence de ce quotidien bouleversé : cohabitation étroite et incessante entre la vie et la mort, la peur et la tendresse, l’extase et l’inquiétude, la magie et la frustration.
C’est un univers qui est plutôt clos, avec quelques échappées vers un hypothétique jardin d’Eden.
Les résurgences de souvenirs d’enfance se mêlent aux animaux, figures qu’il faut apprivoiser à moins de redevenir sauvage.
Dans cette tentative d’apprentissage, l’enfant est inévitablement sujet. Les portraits aux racines picturales permettent une confrontation à des représentations établies interrogeant ainsi les constructions élaborées par l’histoire de l’art au sujet de la maternité.
La production de la série est protéiforme, oscilliant entre objets, tirages et papier peint.
Certaines images prennent vie sous forme d’assiettes. Ce support à la fonction commémorative permet d’évoquer l’environnement domestique mais aussi d’induire une relation au temps et au souvenir.
La forme ronde récurrente résonne comme une multitude d’échos à l’architecture primale, celle du ventre, celle des terriers, celle des grottes.